Je me présente, Elemiah Corleone, arkanienne de 21 ans. Née en +62 j’ai une sœur jumelle nommée Asaliah que je ne quitte jamais bien longtemps. Sur Arkania, notre père est un scientifique de renom dont la spécialité est le génome de notre espèce. Il a d’ailleurs participé à de nombreuses expériences sur les offshoot, cette sous-espèce d’arkanien créée pour servir les « sang pur ». Notre mère est issue de cette première catégorie et n’aurait pas eu un avenir aussi radieux qu’il l’a été sans notre père. Celui-ci n’a jamais considéré les offshoot comme des êtres inférieurs et est même tombé amoureux de notre mère qui a fini par devenir institutrice. Puis nous sommes arrivées. Tous les arkaniens n’aimaient pas l’idée qu’un sang pur s’accouple avec une offshoot et l’ont bien fait savoir.

Aussi, autant pour notre sécurité que parce que nous en avions les moyens, nous avons le plus clair de notre temps dans notre vaste terrain : Ecole à la maison, jeux en tout genre. Dans tous les cas, ma seule camarade a toujours été ma sœur, ma chère Asaliah. Ensemble, la perception de notre environnement était plus vaste, plus claire et nous nous ressentions l’une l’autre comme un seul être. C’était une sensation unique, un peu à la manière d’une symbiose. Lorsqu’il nous arrivait, de nous séparer un instant, nous savions exactement ce que ressentait l’autre même sans l’observer.

Quoi qu’il en soit, nos seules sorties autorisées étaient et demeuraient culturelles car nous devions coller au rang que nous avions acquis par notre père et cela passait par les activités les plus raffinées. Un soir en sortant d’un théâtre accompagnées par notre mère, celle-ci a fut prise à parti par deux hommes, visiblement des offshoot si on en jugeait par leurs cinq doigts et leurs yeux plus humains. Si ça n’avait commencé que par des insultes, ça dégénéra rapidement tant et si bien que notre mère tenta de nous écarter pour nous mettre en sécurité, ce qu’elle ne put vraiment faire tant ils étaient insistants. Leur violence cessa de n’être que verbale et ils la saisirent avec violence, désireux d’obtenir les bijoux qu’elle portait avec sa somptueuse robe, un brin aguichante il fallait l’avouer. Transies de peur, nous n’avions alors que 12 ans, nous contemplions la scène avec horreur. Il fallait faire quelque chose. Malgré nos cris qui leur invectivaient de la laisser tranquille et nos essais pour les arrêter, ils nous repoussaient avec bien trop de facilité, finalement, de désespoir autant que de colère qu’ils s’en prennent à notre mère, je m’avance vers le plus proche et lui assène un violent coup dans le tibia. Surpris, il s’interrompt un moment avant de faire comprendre que les jumelles allaient elles aussi payer la « trahison » de leur mère. C’est à ce moment qu’Asaliah me prit la main. Instantanément, c’est une sorte de calme qui m’envahit. L’urgence était toujours là, dans un recoin de notre esprit mais une certaine plénitude avait prit le dessus. La situation parut s’éclaircir tendit que nous ressentions pleinement la force dont nous étions pourvues en cette nuit. De concert, nous fîmes un pas vers eux et tendions nos mains libres vers eux. Faisant écho à notre geste, ils furent projeter dans les airs et s’écrasèrent plus loin. Plus de peur que de mal sans doute pour eux. L’un des deux se releva d’un air toujours menaçant, qu’il perdit lorsque nous fîmes un pas vers lui, mains toujours tendues. Il s’enfuit, son acolyte sur les talons. Notre mère avait quelques bleus, sa robe déchirée et un bijou manquait à l’appel mais au moins elle était entière.

Quelques semaines plus tard, notre père vint nous voir pour nous demander de lui raconter ce qu’il s’était passé ce soir là. Il écouta avec attention et, curieux de voir ces pouvoirs à l’œuvre, se mit en tête de trouver le moyen de les reproduire via un hôte généré artificiellement. Il fit une prise de sang à chacune. Depuis, nous avons régulièrement le droit à des prélèvements et quelques autres expériences. Rien de bien poussé, nous fournissions simplement le matériel génétique de base pour notre père mais même après des années, ses recherches n’avaient que peu avancées. Sa curiosité s’était petit à petit muée en une sorte d’obsession et c’est finalement notre mère qui nous envoya au Temple Jedi. Autant pour que nous puissions vivre sans crainte des jalousies que pour ramener notre père à la réalité.