- La paix est un mensonge. Il n'y a que la passion -
Miraluka, peuple fascinant, peuple ancien et sage. Et pourtant peuple souffrant. Chaque guerre, chaque nouvel ordre les tourmente plus que les précédents. Depuis le massacre de Katarr au IVe millénaire avant l'ère actuelle, jamais ils n'ont cessé d'être persécutés, à travers les âges, à travers les lieux. Tour à tour acceptés puis rejetés, ils sont aujourd'hui sans attache, sans patrie.
Voyageant beaucoup, les parents d'Hadarion se sont installés sur la planète agricole et paisible de Chandrila, à l'abri de la guerre et des Yuuzhan Vong, quelques mois à peine avant sa naissance. Travaillant la terre avec courage en ces temps difficiles, ils apprirent rapidement à subsister avec leurs récoltes, les consommant directement quand l'argent manquait, les revendant quand le besoin ne se faisait pas trop ressentir.
- Par la passion, j'obtiens la puissance -
Le miraluka naquit alors dans une petite propriété isolée, entre champs et bois, aussi proche de la nature que l'était son peuple sur Alpheridies avant que la guerre ne finisse par la prendre aussi. Il vécut une enfance paisible, ignorant les lointains et violents combats.
Très tôt, son lien avec la Force se révéla. Bien sûr, comme ceux de son peuple, il développa instinctivement cette capacité à "voir" à travers elle, mais plus que ça, il semblait capable de la contempler directement. Dans ses rêves, il lui arrivait d'entrer dans un état de transe, involontairement. Il pouvait alors observer le monde d'une autre façon, lire entre les lignes, et y trouvait parfois des solutions aux problèmes qu'il rencontrait le jour. Il ne s'agissait pas de prémonitions, non, ni de révélations. Mais quelques indices, comme si un inconnu chercher à l'aider sans se dévoiler.
Mais même les plus belles choses peuvent un jour s'effondrer...
- Par la puissance, j'obtiens le pouvoir -
La vie sur Chandrila était devenue particulièrement difficile. Les mauvaises récoltes se succédaient, et la famille ne parvenait plus à remplacer le matériel usagé. Accablé de dettes qu'il ne pouvait plus rembourser, le père d'Hadarion tenta la tout pour le tout en pariant sa propriété entière au Pazaak. Perdant sa la partie, incapable de s'acquitter de ses dettes, il fut violemment tué par ses créanciers.
Tout bascula alors pour Hadarion et sa mère. Chassés de leur refuge, ils embarquèrent dans le premier vol interstellaire à destination de Nar Shaddaa, dans l'espace Hutt.
- Par le pouvoir, j'obtiens la victoire -
Trouvant refuge au milieu des voyous et des mendiants de la Lune des Contrebandiers, plongés dans des affrontements de clans rivaux, les deux miralukas sombrèrent peu à peu dans le désespoir et la détresse. Ils vivaient misérablement avec d'autres immigrés qui, comme eux, avaient dû fuir leur planète natale, ou parfois, étaient nés ici, entre la violence et la corruption, et n'avaient connu que cela de leur vie. Hadarion, rongé par la colère et la haine,brisa ce lien privilégié qui le liait à la Force, s'abandonnant à la souffrance.
Âgé de seulement quinze ans, il apprit à se battre, fougueux combattant plein de rage, et devint un des plus redoutables champions du cercle de combat des bas-fonds de la lune. Son désespoir alimentait sans cesse sa colère, qu'il transformait en une violence bestiale incontrôlable, n'ayant plus en tête qu'un désir de vengeance contre une galaxie qui l'avait abandonné. Chaque jour Hadarion affrontait de nouveaux adversaires, libérant plus de colère à chaque fois, laissant la haine le consumer petit à petit. Les bons jours il ramenait de quoi subsister, en plus de nombreuses blessures qui resteraient à jamais gravées dans sa peau.
Mais, ayant besoin de toujours plus d'argent, il devint ce que jamais il n'aurait voulu être: un meurtrier. Il s'engagea dans des combats à mort, illégaux mais plus rentables, et s'entraina à tuer, y prenant goût, exultant sa douleur et la laissant s'abattre avec rage sur ses adversaires. Le miraluka était tombé au plus profond des ténèbres...
- Par la victoire mes chaînes se brisent. La force me libèrera -
Mais on ne peut être libre quand on est différent. Jamais le miraluka n'a vraiment été accepté sur Nar Shaddaa, et jamais ses nombreuses victoires ne créèrent chez les autres un quelconque enthousiasme. Comment pouvaient-ils accepter qu'un jeune aveugle écrase petit à petit tous les autres combattants?
Jusqu'au jour où ses rivaux ne purent plus supporter sa présence, et décidèrent de l'éliminer, non pas dans une arène, mais dans une ruelle sombre, où personne ne viendrait l'aider. La lutte fut violente, mais de courte durée. Hadarion ne fit pas le poids face au nombre de ses assaillants, et il tomba sous leurs coups répétés. Laissé pour mort, il se vidait lentement de son sang sur les dalles grises de la Lune des Contrebandiers, seul.
Il aurait sans doute perdu la vie ce jour là si les autorités au service des Hutts ne l'avaient pas, par le plus grand des hasards, retrouvé. Ils le ramassèrent inconscient, et le jetèrent dans la première navette quittant la Lune, comme un vulgaire fauteur de troubles dont personne ne voulait.
- Il n'y a pas d'ignorance, il y a la connaissance -
Sa colère l'aurait consumé jusqu'à causer sa perte si ce jour là une chance formidable, à moins que cela ne soit l'œuvre du destin, la navette ne l'avait pas conduit, après plusieurs arrêts successifs, et quelques jours de voyage, à Coruscant. Comme clandestin, il fut arrêté par les autorités de l'Alliance, et menacé d'expulsion. Expulsé vers où? Lui qui n'avait plus de foyer.
Les autorités le gardèrent donc sous surveillance, sans lui prêter la moindre attention, ne sachant que faire de cet indésirable être sans nom, impulsif et violent.
- Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix -
C'est ainsi que sa route sinueuse et dangereuse croisa celle de l'Ordre. Que ce soit le hasard, ou que quelque chose de plus fort soit à l'œuvre, enfin un avenir, certes flou et indistinct, se dessinait sous ses yeux. Une vague ébauche qui lui souriait, lui tendait la main pour l'aider à se relever. Un jeune chevalier de jedi en mission sur Coruscant se rendit dans les bureaux des autorités locales. Il découvrit ainsi, involontairement, le potentiel et les capacités du miraluka. Il lui permit d'être relâché, d'obtenir de nouveaux papiers provisoires, et un laissé-passé pour Tython, planète sur laquelle était installée l'académie Jedi. Son avenir n'appartenait plus qu'à lui désormais.
C'est comme ça qu'il renoua avec la Force, apaisant sa colère et faisant disparaitre toute haine de son cœur.
Il put également abandonner la violence, cesser de combattre pour sa survie. La Force lui redonnait courage, et il passait de nouveau ses nuits à la contempler avec attention...
- Il n'y a pas de passions, il y a la sérénité -
Hadarion le miraluka, orphelin sans nom et sans attache, décida de tenter sa chance. Il n'attendait alors plus qu'une chose: Sa présentation devant le conseil.
- Il n'y a pas de mort, il y a la force -
Depuis ce jour, Hadarion est membre de l'ordre jedi. Placé sous la responsabilité du Chevalier Darva Shin'Key, en qui il trouve rapidement une figure de mentor rassurante, le jeune padawan peut enfin se tracer une route nouvelle, qu'il suit avec assiduité et attention. Entouré de nombreux jedis, parmi lesquels, en dehors de son maitre de référence, figure le Chevalier Celegorm Virod, son maitre de sabre, il découvre rapidement la vie d'un jedi, et débute sa formation avec enthousiasme et motivation.
La fin de l'année 82 ABY marque le retour de l'Ordre sur Coruscant. Même si Hadarion ne connait en fait rien de cette planète, celle-ci représente pour lui le plus grand tournant de sa vie. Ce retour redonna une grande fraicheur à sa détermination, et lui laisse de bons présages pour la suite.
- Il n’appartient qu’à la tête de réfléchir, mais tout le corps a de la mémoire (Joseph Joubert) -
Hadarion est en tout point semblable à un humain. Ou presque, puisque son espèce a depuis longtemps perdu ses yeux. De taille plutôt petite pour un miraluka (1m78), il est également frêle, svelte, présentant une silhouette dégagée et agile.
Son visage est toujours à moitié recouvert d'un tissu masquant ses orifices oculaires vides. Généralement, il préfère laisser un large capuchon sombre tomber sur son nez étroit, mais il porte toujours un bandeau noir en dessous, fermement serré derrière sa nuque.
Quelques cicatrices sinueuses courent sous sa mâchoire, témoins de ses nombreuses luttes passées, de ses victoires comme de ses défaites.
- L'Homme est une prison où l'âme reste libre (Victor Hugo) -
Le miraluka est quelqu'un de posé, distant et renfermé sur lui-même. Il ne se livre pas, et n'apprécie pas que l'on tente de mettre au jour sa personnalité. Il ne laisse que rarement libre cours à ses sentiments, préférant la réflexion et la méditation.
Même s'il est encore jeune, il cherche toujours à faire preuve de sagesse. Désintéressé, sa seule volonté est de pouvoir donner un sens à sa vie, et de construire quelque chose qu'il puisse qualifier de bon.
Néanmoins, son passé tumultueux l'a à jamais marqué, et a laissé en lui des traces qu'il est préférable de ne pas réveiller. Face à la peur, ou au danger, il peut à tout moment réveiller la nature impulsive et violente du jeune jedi.