Nua'nji ne connait pas ses origines. Née en +78, elle a été recueillie et élevée dans l'orphelinat d'un quartier pauvre d'un astroport de Phelarion. En grandissant, elle apprit plusieurs choses : de un, qu'une Nautolan dans la Bordure Extérieure sur une planète minière, aussi loin de la mer, était plutôt un événement rare ; mais que de deux, un enfant était beaucoup plus discret qu'un adulte, et qu'il valait donc mieux se faire discret. De trois, enfin, il s'avéra bien vite que l'autorité des responsables de l'orphelinat n'était pas aussi rapide qu'elle, et qu'elle pouvait facilement la distancer.

En quelques années, elle s'intégra très vite dans une bande de jeunes du quartier courant les rues toute la journée, ne se quittant le soir que pour mieux se retrouver le lendemain. Ensemble, ils développèrent leur "territoire" contre les bandes voisines. Au sein du groupe, elle jouait à la fois le rôle de l'alien, terrifiante aux yeux des enfants des autres clans, et de l'espionne, sa fluidité naturelle et sa capacité à passer inaperçue lui confiant autorité dans le domaine. C'est au cours d'un affrontement, alors que le manche à balais qui servait de matraque au costaud du clan ennemi allait s'abattre sur un de ses camarades au sol, que les capacités surnaturelles de Nua'nji se révélèrent pour la première fois : bien que trop loin pour s'interposer dans le duel, elle tendit la main et, comme par miracle, le coup s'arrêta net. Après quelques secondes d'incrédulité parmi tous les enfants présents, la bande ennemie prit ses jambes à son coup, le costaud menant la fuite. Acclamée par ses camarades, son exploit se répandit comme une trainée de poudre parmi tous les enfants du quartier ; et le territoire de son groupe connut son apogée.

Les années dorées ne durèrent pas ; les conditions de vie s'aggravaient, et le vrai monde rattrapa trop tôt ses amis. Pour aider leur parents, s'aider eux-mêmes, ou se soustraire de menaces plus dures, ils n'hésitèrent pas à franchir la barrière de la légalité plutôt que de rejoindre le mortel travail des mines. Nua'nji, elle, possédait encore le soutien de l'orphelinat ; mais ses seize ans approchaient, date à laquelle il ne lui apporterait plus aucune aide. Le milieu criminel ne l'attirait pas : elle avait essayé la contrebande, le trafic de pièces mécaniques, et même la filature ; mais il lui semblait trop dangereux de continuer sur cette voie sous les yeux des autorités impériales.

Après l'incident, la directrice de l'orphelinat l'avait convoquée ; Nua'nji s'attendait à recevoir un savon, mais c'est plutôt envahie de questions à propos de l'ancien ordre des Jedi désormais rétabli à Mon Calamari et de la Force, qu'elle ressortit du bureau directorial. A quelques mois de son seizième anniversaire, après des adieux brefs mais déchirants, elle embarqua donc en direction de l'ambassade et de sa destinée.

Physiquement, Nua'nji ressemble à n'importe quel autre nautolan : elle a la peau bleu vert, des yeux complètement noirs, et onze tentacules qu'elle maintient avec un bandeau. Comme beaucoup de membres de son espèce, elle apprécie les décorer : trois ont reçu un anneau qui font le tour complet du tentacule ; et deux autres sont sertis de tissus colorés. Haute d'un mètre soixante-dix, elle est relativement fine, bien que toute en musculature. Elle a un cercle noir tatoué tout autour du bras gauche, en signe de reconnaissance de son ancienne bande.

Moralement, c'est d'abord son énergie de vivre qui transpire dès le premier contact : elle aborde les nouvelles rencontres avec le sourire, se fiant entièrement à son intuition et pas du tout au calcul stratégique dans toutes le situations. Rusée et débrouillarde, en cas de coup bas, elle préfère ne pas réagir immédiatement de façon explosive ; mais celui qui l'a fâché ferait mieux de surveiller même son ombre jusqu'à ce que Nua'nji laisse passer, ou décide que la crainte de représailles se suffise à elle-même.