Le clan ancestral des Kéar, fidèle serviteur de l'Ordre Jedi depuis des millénaires, évoque des liens légendaires avec les premiers pionniers de Tython. Cependant, aucun des membres du clan ne parvint à laisser son empreinte dans les annales de l'Histoire, et aucune preuve ne confirma ces récits. Néanmoins, quelques archives maigres mentionnèrent le nom du clan Kéar pendant la sombre période de la Confrérie des Sith, dirigée par Exar Kun. Orius Kéar ternit la réputation des siens en succombant au côté obscur, s'acharnant à éliminer une grande partie de sa propre famille avant d'être finalement arrêté par sa propre sœur, Zephyria Kéar. Cette conclusion sanglante plongea le clan dans un lourd silence, le faisant disparaître des rangs de l'Ordre pendant de nombreux millénaires, jusqu'à la chute de l'Ancienne République.
Lors de l'apogée du Nouvel Ordre Jedi, le nom des Kéar commença à résonner à nouveau grâce aux actes emblématiques d'Evan Kéar, un jeune Chevalier prometteur formant un duo redoutable avec son allié Noor Donoro. Fin bretteur, Evan guida les siens vers de nombreux succès. Malheureusement, le retour des Yuuzhan Vong et l'assassinat de Luke Skywalker sonnèrent le glas de son histoire, plongeant Evan, ainsi que sa compagne Siri Ors, dans l'inconnu sans que leur sort ne soit clairement établi.
C'est en l'an +65 que le clan Kéar refit surface... à travers les pleurs d'un nourrisson, abandonné dans un conteneur à ordures des bas-fonds de Taris. Les plaintes de l'enfant attirèrent l'attention d'un Arcona nommé Tenn Maxa, qui découvrit avec stupéfaction le petit être. L'homme tendit ses mains vers l'enfant, stupéfait par cette situation, avant de se précipiter pour le protéger des dangers de la nuit. Une fois en sécurité dans son appartement, il remarqua autour du poignet de l'enfant un bracelet orné de gravures en basic. Dans des circonstances mystérieuses, le prénom de l'enfant était devenu illisible, ne laissant que le nom de famille : Kéar…
Tenn prit la décision de protéger l'enfant et de chercher sa famille pendant plusieurs mois, en vain. Résigné, il décida de s'occuper de lui et le baptisa "Nick". Ainsi commencèrent les premières années de l'humain, dans un environnement d'une grande précarité. Il arpentait les rues de son quartier pendant des heures, jouant à différents jeux avec les autres enfants et revenant souvent avec des égratignures qui suscitaient à la fois l'agacement et l'inquiétude de son tuteur. La vie était modeste, mais insouciante pour Nick. Chaque mois, Tenn s'évertuait à gagner sa vie en tant que musicien pour assurer les repas de l'enfant et... payer l'impôt imposé par le gang qui dirigeait le quartier. Chaque mois, un Weequay se présentait à sa porte pour réclamer la somme de 200 crédits. Et chaque mois, Tenn payait. Mais c'est la neuvième année de Nick qu'une simple erreur de calcul vint bouleverser sa vie.
Alors que Tenn remettait la somme due, le Weequay fit une erreur dans le décompte, provoquant l'irritation soudaine de ce dernier. Pris dans les effets des épices locales, il commença à brutaliser l'Arcona à travers l'appartement, avec Nick comme témoin impuissant. Motivé par le désir de protéger son tuteur, l'enfant fit l'impensable. Profitant du tumulte, il se faufila derrière l'agresseur et effleura le blaster à sa ceinture... Le Weequay se retourna brusquement et gifla violemment l'enfant avant de le rouer de coups de pied jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Tenn s'interposa, implorant le bandit de le laisser tranquille, et finit par le convaincre de payer désormais le double de l'impôt chaque mois en échange de sa clémence. Un autre membre du gang stoppa son camarade face à cette proposition, mais avec une dernière condition : se débarrasser de l'enfant. Cette condition était en réalité une façon de protéger Nick du courroux du Weequay. L'Arcona laissa les membres du cartel partir avant de prendre soin des blessures de l'enfant jusqu'à ce qu'il reprenne conscience. Il garda le silence sur les événements, préférant laisser Nick dans l'ignorance, tout en préparant une solution pour assurer la survie de l'enfant. Taris était devenue bien trop dangereuse pour lui.
Ce geste n'était pas des plus réfléchis. Il aurait certainement pu trouver d'autres moyens de mettre l'enfant à l'abri, mais la peur qui le consumait avait brouillé toute logique. Ils se rendirent aux niveaux supérieurs, jusqu'à atteindre le spatioport le plus proche. Tenn soudoya un technicien pour avoir accès aux soutes, pendant que Nick se contentait de croire qu'ils allaient enfin quitter cette planète, sans savoir où ils se dirigeaient. Il n'osait pas poser de questions, un malaise grandissant à chaque fois qu'il se trouvait près de Tenn. Sans comprendre totalement, il se fit pousser dans la soute d'un vaisseau, ayant à peine le temps de se retourner dans cet espace étroit, avant que la fermeture ne le sépare de sa seule famille.
Les cris et les pleurs s'échappèrent de sa gorge, ses poings heurtant la paroi alors qu'il appelait désespérément l'Arcona. Malgré ses coups et ses hurlements, les sons qu'il produisait s'estompaient face au vrombissement croissant des moteurs, qui semblait lui percer les tympans. Il finit par se recroqueviller, sanglotant, submergé par la tristesse et la peur. Il perdit la notion du temps alors que le voyage se poursuivait, silencieux, les dents serrées, trempé d'urine. Il regagna conscience lorsque la soute fut ouverte par le droïde chargé de la bagagerie, la lumière lui brûlant les yeux avant qu'il ne perde connaissance à nouveau… ainsi commença sa vie sur la planète-ville, Coruscant.
Après ces évènements, les autorités Coruscantii prirent en charge l’enfant. Sa situation et son refus de parler amena celles-ci à le placer en foyer pour enfants. Mais la réalité de cet endroit pouvait lui paraitre bien plus dur que les bas fonds de Taris. Encadrants négligeants, parfois violents, les mineurs ne voyaient pas en ce lieu un foyer mais une prison. Les années se succédèrent ainsi, tandis que Nick se murer dans un comportement agressif, impétueux.
C'est à l'âge de seize ans que le tournant se présenta pour Nick. Après avoir enduré sept longues années de souffrance, il décida qu'il était temps de fuir et de conquérir sa liberté. Cependant, sa maladresse juvénile attira l'attention des autorités qui se lancèrent à sa poursuite. Refusant catégoriquement de se rendre, le jeune homme se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait pour échapper aux policiers. Malheureusement, il se retrouva confronté à une impasse, un mur de quatre mètres de haut bloquant son chemin. Mais abandonner n'était pas une option pour lui, et animé d'une détermination sans faille, il se lança vers cet obstacle, amorçant un saut désespéré... qui lui permit d'atteindre le sommet sous le regard stupéfait des autorités.
Toutefois, la réalisation de ce qu'il venait d'accomplir le troubla profondément lors de son atterrissage, le faisant basculer en arrière... et retomber lourdement dans les bras d'un FSC. Cette action révéla alors une capacité extraordinaire, une aptitude qui changea radicalement son destin. Les forces de police, ayant pris connaissance de l'incident, contactèrent immédiatement l'Ordre Jedi, offrant ainsi une issue autre que le retour dans le foyer qu'il honnissait. Si devenir Jedi était une façon de s’émanciper, alors il le deviendrait. C’était l’état d’esprit qui l’habitait alors qu’il s’apprêtait à gravir les marches du temple de Coruscant. Mais il n’avait pas encore conscience de ce que cela impliquait…
Ses premières semaines au sein de cette église furent des plus tumultueuses. Effronté, impulsif, il ne possédait aucunement le comportement en adéquation avec les critères requis. Il fut toutefois accepté en tant qu’apprenti, sous l’égide d’un Chevalier récemment adoubé, répondant au nom de Celegorm Virod, un Ithorien jugé à même de canaliser l’énergie du jeune homme. Mais même ce dernier éprouva une certaine difficulté à faire jaillir son potentiel. Son refus de montrer des marques de respect envers les Chevaliers et les Maîtres, les tensions qu'il entretenait avec ses camarades, ainsi que son manque de discipline envers les règles établies, tout cela marquait les premiers mois de son parcours. Ce comportement affectait évidemment ses performances, jugées inférieures à celles de ses pairs.
Mais, au fil du temps, il commença à démontrer un potentiel indéniable dans la maîtrise du sabre laser et de remarquables réflexes en matière de pilotage, comme en témoignaient les données du simulateur de vol. Ces domaines furent mis en avant pour le canaliser, lui permettant enfin de produire des résultats significatifs et de conserver sa place, malgré des lacunes persistantes. Ce fut le moment pour le jeune homme de côtoyer le danger sous diverses formes, commençant à voyager à travers la galaxie en compagnie de son maître ainsi que d’autres Jedi. De solides liens commencèrent à se nouer, notamment avec son maître où il pouvait s’adonner à de vifs échanges, et Nick devait avouer commençait à trouver cette vie agréable, et légèrement excitante.
Vinrent ensuite les premiers drames, à commencer par le sacrifice de son ami, un bothan du nom de Xitor Ficejet. Durant un affrontement en mission contre un droïde armé d’une épée, l’humain glissa contre une flaque d’huile qui ouvrit sa garde. Alors qu’il allait subir un coup mortel, son camarade s’interposa et prit le coup à sa place avant de décapiter la menace. Pour la première fois de son existence, Nick vit un être cher mourir dans ses bras. Une perte qui laissa une marque profonde dans le coeur du Padawan, une marque qui ne serait pas la dernière dans son épopée. Quand bien même cela pouvait lui paraître intenable, cette ombre dans sa vie n’était qu’un émissaire du pire à venir.
Les premiers conflits géopolitiques firent leur apparition, engendrant la formation d'une coalition antagoniste à l'Alliance Galactique. L'Ordre Jedi se retrouva alors face à ceux qui tiraient les ficelles de cette entité nommée "La Ligue"... Trois Sith éminents : l'Executeur, le Maître des Arcanes et l'Architecte. Pour la première fois, Nick fut confronté à l'authentique obscurité et à la véritable terreur. Dépourvu de toute rationalité, il s'immisça dans un affrontement entre les Maîtres et l'Executeur, animé par le désir de lui ôter la vie. À peine son attaque entamée, un éclat écarlate traversa son poignet, précédant une douleur fulgurante qui l'entraîna dans l'inconscience. Une douleur lancinante, persistante à travers les années, telle une apparition fantomatique lors des affrontements contre le Côté Obscur.
Une fois rétabli, Nick devint de plus en plus actif dans son entraînement et ses performances, cherchant à étouffer son traumatisme grâce à la dopamine libérée par ses efforts. Ses diligences furent récompensées par une formation approfondie en pilotage, dispensée par le Maître Dreis, et il bénéficia même d'une intégration temporaire au sein des escadrons rogues de l'Alliance Galactique. C'est en tant que Padawan qu'il accéda à l'éminent rang de Premier Lieutenant du Jedi Squadron, marque de confiance de l'Ordre envers ce Padawan qui avait su mûrir. Il finit même par recevoir des missions à effectuer en pleine autonomie, l’ayant mené à se rendre dans les territoires ennemis, et identifier les cellules de résistance de la planète Garqi avant de leur permettre de se coordonner. Cette période lui permit de s’illustrer dans de nombreux affrontements, autant sur la terre ferme que dans les airs.