Dans mon clan, nous avons toujours su que pour vivre en harmonie avec la Forêt, il faut la respecter profondément. La chasse et la pêche ne sont pour nous qu'une nécessité, jamais un plaisir ou un sport. Nous ne prenons que ce dont nous avons besoin, rien de plus. Chaque animal que nous traquons dans les forêts denses ou les rivières sinueuses de Kiffex est choisi avec soin, et son sacrifice est honoré par des prières et des chants sacrés. Nos chasseurs sont les gardiens de cet équilibre fragile. Ils doivent être discrets, silencieux, et se fondre parfaitement dans leur environnement pour ne jamais perturber la quiétude de la jungle.
Techniques de chasse
Nos techniques sont précises et demandent une grande maîtrise. Les chasseurs du clan apprennent dès le plus jeune âge à traquer nos proies avec patience et respect. Nous savons attendre des heures en embuscade, immobiles comme des statues, jusqu’à ce que l’opportunité se présente. Il ne s’agit jamais de la traque pour elle-même, mais d’un échange sacré avec la Forêt. Nous utilisons des pièges simples et efficaces, posés avec soin pour éviter de blesser inutilement les autres créatures. Quand vient le moment de l’attaque, elle doit être rapide et décisive, afin d’écourter les souffrances de la proie.
Dès notre enfance, nous sommes initiés à ces techniques. Chasser dans la jungle est une compétence transmise de génération en génération, car la survie de notre clan dépend de cette maîtrise. Nous apprenons à lire les signes laissés par les animaux, à reconnaître les sons de la Forêt, et à connaître les chemins secrets que seuls les Nah’utal peuvent déchiffrer. En grandissant, nous développons une connaissance presque instinctive des rythmes et cycles de la nature qui nous entoure.
Image créée avec Midjourney
Armes de chasse
Les armes que nous utilisons ne sont jamais perçues comme des instruments de guerre. Elles sont des outils de subsistance, des prolongements de nos mains destinés à assurer la survie du clan. La sarbacane, la lance, le bâton, et l’arc sont nos compagnons de chasse. Nous les fabriquons avec soin, en choisissant les matériaux que la jungle nous offre et en les sculptant selon nos traditions familiales.
Parfois, nos flèches ou nos lances sont enduites de neurotoxines issues des plantes. Ces poisons permettent une mort rapide et sans souffrance pour nos proies, toujours dans le respect de la vie que nous prenons.
Le couteau, en particulier, est un objet sacré pour chaque chasseur Nah’utal. Il n’est pas seulement un outil, mais le symbole d’un passage, celui où un jeune chasseur a prouvé son respect pour la vie et sa maîtrise de la chasse. Ce couteau est forgé en famille, avec des matériaux choisis selon les goûts et les traditions de chaque lignée. Les motifs gravés sur la lame racontent l’histoire du chasseur et honorent l’esprit de la proie. Nous l’utilisons pour achever les animaux blessés, afin de leur offrir une mort rapide et digne. Ce couteau est un trésor inestimable et unique, un lien tangible entre nous et la Forêt.
Image créée avec Midjourney
Chants et rituels de chasse
Avant chaque chasse, nous chantons des prières adressées aux esprits de la jungle, et surtout à Eyne, l’esprit polymorphe de la chasse. Ces chants exaltent la force et la sagesse, non seulement du chasseur, mais aussi de l’animal. Nous reconnaissons la puissance de notre proie, et nous demandons aux esprits de nous accorder leur bénédiction, de nous juger dignes de prélever cette vie pour nourrir notre clan.
Un de nos chants les plus anciens, transmis de génération en génération, résonne à chaque départ :
“Nous marchons vers toi, nous arrivons, nous chantons pour toi
Alors, choisis, choisis l'un d'entre nous, qui nourrira son clan
Laisse mon arme toucher le vrai, laisse-moi toucher le cœur
Laisse la vérité toucher mon cœur, laisse mon cœur être vrai
Tu es rapide et fort, tu es sage
Je dois être plus rapide et plus fort, je dois être plus sage
Alors seulement, seulement si je le mérite, tu nourriras mon clan.”
Ces mots sont bien plus qu’une prière. Ils nous rappellent que la chasse n’est jamais un droit, mais un privilège que la Forêt peut nous accorder ou nous refuser. Si l’animal que nous traquons échappe à nos flèches ou à nos pièges, c’est qu’il n’était pas son heure, et nous l’acceptons avec humilité.
Image créée avec Midjourney
Le respect de la proie
Lorsque nous abattons une proie, le moment de sa mise à mort est toujours accompagné d’une prière de remerciement. Jamais un chasseur Nah’utal ne tire de fierté ou de plaisir à tuer. Nous comprenons que cette vie que nous prenons nous est offerte par la Forêt pour nourrir notre peuple. Nous honorons cette vie par des mots simples, mais lourds de sens.
“Je te remercie pour ton don
Tu permettras au clan de vivre, aujourd'hui encore
Tu retournes désormais auprès de la Forêt.”
Ces mots marquent la fin d’une vie et le retour de cette énergie à la nature. Nous croyons que chaque être fait partie d’un cycle éternel, et qu’en prenant une vie, nous en nourrissons d’autres. Le respect est au cœur de tout ce que nous faisons, car sans ce respect, la chasse perd son sens et devient une trahison envers la Forêt.